C'est la Grande Amour.

12/02/2010

Chers Amis,

nous voici entrés dans la période de l'année que j'aime le plus, mais que je déteste encore plus : j'ai nommé l'avant-Noël...

Je l'aime parce que petit à petit, on sent une sorte de frémissement d'envie de bonheur, de partage, une frénésie de plaisirs... Les magasins se font beaux, les rues se parent de leurs plus joyeuses lumières, les magazines nous font saliver devant leur menus gastronomiques, et les villages de Noël s'implantent un peu partout, jolies rêveries éphémères...On sème, de ci, de là, un peu partout dans sa maison, de petites babioles festives et joyeuses, et on transforme, pour quelques temps, son chez soi douillet en une caverne des milles et une nuits, scintillante, chantonnant, odorante et fugitive puisque différente chaque année... Je vous entends déjà me railler en proclamant que Noël n'a plus rien de magique puisque tout commercial et dans la surenchère... Je vous rétorquerais sans ciller que Noël c'est ce qu'on en fait, et que si on garde ses lunettes bleues-lunettes roses alors il peut être absolument magique...

Pourtant, je la déteste cette période, parce que les gens deviennent hystériques, il faut qu'ils achètent, tout et n'importe quoi, avant les autres, à tout prix, vite, vite, viiiite !! Et moi, je ne peux plus flâner tranquillement, à la recherche du cadeau idéal pour ceux que j'aime. Les parkings sont bondés, toute la journée, tous les jours, les routes sont embouteillées, les gens deviennent désagréables et grincheux alors qu'il suffit de tendre l'oreille pour entendre une de ces mélodies familières qu'on entend chaque année, mais qu'on aime tendrement parce qu'elles nous rappelle notre enfance, époque douce et lointaine où l'on échappait à cette folie, où naïvement on ne vivait que du coté pile de la médaille rouge et or...

Mais surtout, depuis quelques années, je la déteste parce que mon petit filou se transforme jour après jour, inexorablement, en une pile électrique inépuisable. Lui qui tout au long de l'année est un petit chérubin, espiègle certes, mais tendre et canaille, se mue en une sorte de créature mystique, croisement entre un Marsupilami enragé, shooté au Wasabi, et un Zébulon frénétique, dont le ressort infernal serait pris d'une tachycardie pulsive. On dirait même qu'il sort d'un de ces weekend séminaires sur le thème "comment rendre mes parents dingues et précocement séniles" qui aurait été animé par un Fabrice Luchini au mieux de sa forme. Ou au pire. Ça dépend d'où on se place. De mon point de vue, c'est du pire, je ne vous le cache pas...

Je deviens alors moi-même hystérique, échevelée, frissonnante, errant dans la maison, l’œil hagard et la lèvre tremblante, anxieuse à l'idée de sa prochaine colère, tout en cherchant à m'affirmer face à ce diablotin sadique pour lui prouver que c'est moi le chef, et que celui qui passe un sale quart d'heure, c'est lui, pas moi. Bon. A ce jour, personne n'y croit. J'ai bien dit personne. Alors je m'énerve,  je crie, je punie, je tempête, j'explose, je menace, je sers les dents...

Et puis, je fais une pause. Et je regarde mon fils. MON FILS. Je le vois avec sa petite bouille angélique, appliqué à écrire, colorier, ou jouer avec son appareil photo... Il a ce visage si doux, si beau, si calme, celui du petit être le plus important de ma vie, celui du petit garçon que je câline, que je couvre de bisous parce que c'est si fort cet amour, si puissant, qu'il faut que ça sorte. Je plonge le nez dans ses cheveux, où que je sois, et voilà, c'est exactement là que je devais être, là que j'habite, là que je suis bien. Je pose mes lèvres sur sa petite joue rebondie, et je prends une bouffée d'air pur, une injection d'énergie. Je serre sa petite main dans la mienne, et je suis la plus forte et la plus vaillante des mamans, et rien de rien ne peut m'arrêter... Et cet amour monte en moi, me prend au ventre, inonde chaque parcelle de ma peau, me bouleverse complètement, et là, tout de suite, j'ai besoin d'un câlin. Qu'il me donne, toujours, et toujours de bonne grâce.

Je ne sais pas si vous connaissez cette chanson de Marc Lavoine qu'il chante en duo avec sa fille, et qui s'intitule "Lentement"... Je l'écoutais encore tout à l'heure, très appliquée pour pouvoir saisir les paroles. Et je me suis aperçue qu'elles évoquaient exactement mon histoire d'amour infinie avec ce petit mec. En l'écoutant, je revoyais ce tout petit bébé qu'on a un jour posé sur mon ventre, cet être si fragile, qui ne disait mot, qui bougeait peu et qui n'ouvrait même pas beaucoup ses jolis yeux. Et qui est pourtant devenu instantanément celui que je comprenais le mieux. Celui qui comptait plus que moi-même, celui dont ma vie dépendait. En fait, il est devenu ma vie. J'ai découvert qu'il était possible d'aimer encore différemment, encore plus fort, encore plus fou. Cet amour est le plus beau, le plus incroyable et le plus effrayant qui soit parce qu'on sait à la seconde même où on le rencontre qu'on ne pourra plus jamais vivre sans.

Ce tout petit bébé a eu 5 ans cette année. Il est devenu un petit garçon plein de vie, si attachant, si sensible, si tendre, si plein d'imagination, si vibrant de questions. Et moi une mère si fière. Je l'ai vu s'éveiller petit à petit, franchir chaque étape admirablement, devenir autonome, tout doucement. Je le vois devenir "un grand". Et je suis irrémédiablement nostalgique de chaque instant, puisque déjà demain il ne sera plus le même. Il aura appris à faire une nouvelle chose, et sera si fier et si heureux de me le montrer que j'en serais comblée. Et puis un jour, il sera un ado, et le lendemain un adulte près à prendre son envol. Et mon rôle à moi, c'est de lui donner tout l'amour, toute la force et toutes les clés qui feront de lui cet homme indépendant et bon. Alors que tout ce que je veux c'est garder mon petitou, tout près de moi, à portée de bisous et de câlins, avec ses petites mains, ses petits pieds, ses petites dents, ses 120 "mamaaan !!!" horaires, ses crises de colère, ses tentatives d'insolence, ses franchissements de limites. Et ses sourires... Les plus beaux du monde, mais ça je n'avais pas besoin de l'écrire...

Finalement, avoir un enfant, alors que c'est la chose la plus immuable au monde,  c'est surtout la chose la plus fugitive qui soit. Chaque minute le change. Chaque apprentissage le fait évoluer. Chaque respiration le mène vers sa vie à lui. De petit homme, il deviendra homme accompli. Et son père et moi l'y aideront, tranquillement, doucement, fièrement, et lui ne saura jamais qu'elle peine ça a pu provoquer en moi...
Jusqu'à ce qu'à son tour il devienne père. Ou qu'il écoute une chanson...




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NB : Comme ce texte est recopié de mon ancien blog, voici les commentaires attachés (qui me tiennent tellement à coeur)









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