Du loup, de l'homme et de Starmania.

10/31/2015


Loups
A chacun de nous de voir dans cette image des loups qui se mordent ou qui se câlinent...

"Qu'est ce que j'vais faire aujourd'hui
Qu'est-ce que j'vais faire demain
C'est c'que j'me dis tous les matins

Qu'est-ce que j'vais faire de ma vie
Moi j'ai envie de rien
J'ai juste envie d'être bien

J'veux pas travailler
Juste pour travailler
Pour gagner ma vie comme on dit

J'voudrais seul'ment faire
Quelque chose que j'aime
J'sais pas c'que j'aime, c'est mon problème

[...]J'ai jamais rêvé d'être une star
J'ai seul'ment envie d'être moi
Ma vie ne me ressemble pas...
"

Si parmi vous il y a des amateurs de Starmania, alors ils auront reconnu un passage de "La Complainte de la serveuse automate" superbement interprétée par une Fabienne Thibeault aussi mémorable qu'émouvante.

Starmania, pour les plus jeunes d'entre nous, c'est une comédie musicale, que dis-je, c'est LA comédie musicale, créé en 1978 par Luc Plamondon et Michel Berger, qui dépeint un futur pris au piège de la violence, du terrorisme et du star-système, dans lequel les humains essaient de rester - ou de redevenir -  humains.

Au-delà d'avoir révélé des voix magnifiques, ce spectacle a surtout lancé un style musical unique qui a depuis fait bien des petits : l'opéra rock francophone. Oui mes chers : si aujourd'hui vous pouvez vous repaître à loisir des "Robins des bois", "La Légende du Roi Arthur" et autre "Résiste" (qui, entre nous soit dit, a été créé par une des interprètes originales de Starmania qui se trouve aussi être la veuve de feu monsieur Michel Berger) c'est parce qu'un jour Starmania fût. Est-ce un mal ou un bien ? Je vous laisse en juger. 

Reste que depuis bientôt 40 ans, ce spectacle est régulièrement repris, avec des interprètes différents, mais avec un même succès indéniable. En 2010, Luc Plamondon avait même annoncé qu'il planchait sur une adaptation cinématographique. Quelques années plus tard, il déclarerait "Aujourd'hui, on n'a plus besoin de se demander comment on va construire Monopolis au cinéma. […] Ça n'a plus besoin d'être futuriste". Et c'est bien de ça que je viens vous parler aujourd'hui.

Bien que l'anniversaire de "Retour vers le futur" et le jeu du "avaient-ils vu juste ?" me porterait à le faire, je ne vais pas m’appesantir sur la triste clairvoyance de ces auteurs quant à une société unique éblouie par le star système, régie par des médias impudiques et terrorisée par la violence et le terrorisme - les journaux s'en chargent suffisamment chaque jour. A la place, j'aimerais plutôt m'arrêter cinq minutes sur le mal être généralisé des humains qui l'habitent. Car ce mal-être est malheureusement devenu réalité. Il est même palpable, notamment sur les réseaux sociaux. Et cette année 2015 n'aura pas aidé, chargée comme elle l'est de ses terribles événements. Je vous fais grâce de leur liste, nous les connaissons tous par cœur, hélas.

Combien de fois ai-je vu mes amis écrire sur Facebook "je n'aime pas 2015", "j'ai mal à ma France" ou "est-ce que ce monde est sérieux ?" depuis Charlie ? Combien de fois l'ai-je dit, pensé ou écrit moi-même. A chaque affreuse nouvelle, j'ai essayé de croire de toutes mes forces que ce n'était qu'un passage, qu'un mauvais moment. Mais force est de constater que c'est bien plus que ça. Alors j'ai arrêté. J'ai arrêté de compter. J'ai arrêté de regarder ces images atroces qui circulent. J'ai arrêté d'écouter les horreurs dites ou répétées. En fait, j'ai arrêté de tendre l'oreille à cette morosité, parce qu'elle est destructrice. Depuis quelques temps, j'ai préféré chercher comment revenir au bien-être. Et vu le nombre de supports qui fleurissent, chaque jour plus nombreux, et qui semblent même bien se porter, je peux affirmer sans complexe que je ne suis pas la seule. Et ça, mes amis, c'est une bonne nouvelle. Parce que - comme je vous le disais il y a peu - un élan nouveau est entrain de naître et il ne tient qu'à nous d'en faire parti et de le mener au succès.

Moi, j'ai grandi en fredonnant les paroles que je cite au début de cet article, et elles se sont imprégnées si fort en moi qu'elles ont fini par devenir ma philosophie profonde. Et je pense que je ne suis pas la seule. Je crois que nous sommes de plus en plus nombreux à décider qu'on ne veut pas travailler juste pour travailler, que l'argent n'est pas la clé du bonheur même s'il aide indéniablement et qu'on veut être heureux avant tout ! Mais plutôt que de rester dans ce marasme et d'y tourner en rond, nous avons décidé d'aller de l'avant. Et pour nous aider sur ce long chemin, tout est bon à prendre : simple coloriage, introspection, coaching bien-être, PNL (programmation neuro-linguistique), méditation, sophrologie, yoga, retour à la nature... A l'instar de cette ex DRH qui a choisi de devenir "Directrice du Bonheur", de plus en plus de sociétés font le pari de cultiver le bien-être de leurs salariés pour mieux atteindre leurs objectifs. Et ça marche ! Nombre d'entre nous décident aussi de quitter un emploi dans lequel ils sont mal pour aller vers celui qui sera plus en adéquation avec la personne qu'ils sont, quitte à gagner moins. Parce que travailler plus pour gagner plus, oui, mais seulement si on n'y gagne pas que de l'argent mais aussi des galons de bonheurs et de respect. Car oui, tout cela passe par le respect de l'autre et de soi. Mais ça, je vous en parlerai une autre fois, car le respect et ce qu'on en fait est un sujet à part entière.

Bref, je me disais que certes notre société va mal et qu'elle a bien besoin d'une révolution. Et je crois qu'elle est en route. Sauf qu'elle ne sera pas sanglante. Au contraire, si elle se fait toujours à cause - ou grâce - à un ras le bol absolu, elle est cette fois basée sur l'importance de l'individu oui, mais au sein d'un groupe. Elle part de l'hypothèse que c'est en étant heureux soi-même qu'on saura à quel point il est important que l'autre le soit aussi, donc qu'on y fera attention. A trop nous enseigner que l'homme est un loup pour l'homme, on a grandi en étant persuadés qu'il fallait que nous nous protégions de l'autre parce qu'il nous voulait du mal, alors que c'est précisément ainsi qu'on court à la cata. Parce qu'en revenant aux fondamentaux, on peut alors se rappeler combien il est doux de se sentir accompagné, aidé, mieux encore, de savoir qu'on peut - quoiqu'il arrive - compter sur l'autre. Si on réussit à s'inscrire dans ce cercle vertueux de confiance et de bienveillance, alors tout se résout simplement : je suis bien dans ma vie, j'ai des capacités, et lorsque je ne les ai pas, je peux compter sur celles des autres en toute tranquillité.

Quand comprendrons-nous qu'individualisme et intérêt général ne sont pas opposés mais au contraire complémentaires et même indissociables ? Oui, l'homme est un loup pour l'homme. Mais le loup vit en meute parce que c'est ainsi qu'il est plus fort. Il serait temps de s'en rappeler, et de créer, ensemble, la meute de l'humanité. Elle est la solution à l'inhumain qui nous menace. Et elle est unique.








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